Fabrice Pascaud
« Une autre façon d’appréhender et de traduire l’existence... »

Sensibilisé très tôt aux mystères et à l’ésotérisme, imprégné de valeurs et de savoirs durant une grande partie de son enfance, la sensibilité médiumnique de ce « Scorpion ascendant Scorpion » s’est révélée comme une évidence à la découverte de l’astrologie et de son langage symbolique.
Et parce que tout être humain est relié au cosmos, Fabrice Pascaud va multiplier les rencontres spirituelles et plonger corps et âme au gré de curieuses expériences vers des états modifiés de conscience.
Annuaire Voyance Symphony vous invite à rencontrer un homme épris d’art, de culture et de symboles.

Qu’est-ce que la vraie voyance pour vous ?

Fabrice Pascaud : La voyance répond à cette voix instinctive qui vient des tréfonds de l’être. Elle ne relève d’aucun code, d’aucune théorie. C’est un appel intérieur qui parle la voix du cœur et par conséquent celle de l’âme ! À l’aube de l’humanité, l’homme devait s’adapter pour vivre, survivre et pour cela il lui fallait écouter cette voix intérieure. Par exemple, il existait une technique divinatoire, « l’ornithomancie » qui consistait à lire les messages du futur en observant le vol des oiseaux. Ou encore, la lecture dans les entrailles des animaux pratiquées par les Romains et appelée « aruspices ». Depuis, l’humanité a considérablement évolué, l’homme a développé d’autres facultés et accru son intellect. La connaissance scientifique a apporté sa lumière nécessaire et cette énergie appelée voyance a muté, mais son essence première demeure intacte.

La voyance est-elle intimement liée à l’astrologie ?

Je dirais « oui et non » ! « Oui », car comment l’astrologie s’est-elle élaborée ? Qu’est-ce qui a amené l’homme à se dire qu’il pouvait y avoir un lien entre le ciel, les astres et la vie sur terre ? À mon avis, c’est une perception, une sorte d’illumination qui l’a conduit à observer la course des astres pour ensuite en étudier les relations avec sa propre vie et celle de la nature. Et « Non », car si l’astrologie s’apprend (ce sont de longues années d’études qui s’appuient sur la connaissance du symbole et de l’analogie) la voyance, par contre, ne s’apprend pas !

« La voyance s’impose à un individu… » dîtes-vous. Mais de quelle manière ?

Comme je l’ai précisé, elle relève d’un appel intérieur. On ne décide pas de devenir voyant ! La voyance s’impose à la personne bon gré mal gré, mais elle ne peut lutter contre. Ensuite, la tâche du voyant est d’affiner son don, de le canaliser, et, comme j’ai l’habitude de le dire, d’entrer en intelligence avec cette énergie subtile. Fréquemment, les voyants (es) ont vu leur don se manifester à la suite d’épreuves ou d’expériences extrêmes. Une sorte de choc émotionnel à partir duquel s’ouvre le canal de la perception. Voyez « les expérienceurs », ces personnes qui ont vécu un État de Mort Imminente (E.M.I.). Elles basculent dans une autre dimension qui est l’au-delà et en reviennent totalement transformées. Elles se découvrent ensuite des aptitudes (voyance, magnétisme, médiumnité) qu’elles n’avaient pas avant de vivre cette expérience « limite ». C’est extraordinaire et troublant ! Enfin, l’intuition n’est pas la voyance. L’intuition relève du ressenti alors que la voyance, c’est percevoir (percer par la vue), autrement dit voir au-delà du voile de la réalité.

Êtes-vous issu d’une famille où la spiritualité tient une place importante ?

Ma mère était médium. Mais je n’ai pas grandi aux côtés d’une « mère médium » ! Je me suis intéressé très tôt à l’ésotérisme, dès l’âge de 12 ans car la réalité telle qu’on me la présentait ne me satisfaisait pas, je pressentais qu’il y avait autre chose, une autre dimension. Je dévorais tous les livres sur ces sujets. À 15 ans, j’ai entamé des cours d’astrologie tout en découvrant en parallèle le tarot de Marseille. Lorsque j’ai atteint l’âge de 18 ans, ma mère est venue me confier qu’elle avait des manifestations depuis son enfance, qu’elle entendait, voyait des choses qui se réalisaient par la suite. Fort de mon savoir, je lui ai dit qu’elle était voyante !

Et c’est grâce à vous qu’elle a décidé de mettre ce don au service des autres

 … Oui, elle a longuement hésité, par crainte de ne pas être à la hauteur. Pour davantage l’inciter à faire le grand saut dans l’inconnu, je lui ai offert son premier tarot. A partir de là, elle s’est mise à la voyance, et son ascension a été prodigieuse. Sa réputation est allée grandissante jusqu’à son grand départ en 1995. J’ai relaté tout cela dans un livre : Confessions d’une voyante. Pour ma part, la spiritualité s’est installée dans ma vie progressivement, en dehors de la voyance, de l’astrologie… On peut mener une vie spirituelle dans l’acception noble du terme sans être voyant ou astrologue.

Qu’est-ce qui s’est produit de fort dans votre enfance ou votre adolescence pour vous amener à cette sensibilité médiumnique ?

Durant ma petite enfance, j’ai été sujet à des manifestations étranges. La nuit, je sentais des présences autour de moi ponctuées par des respirations, des chuchotements. J’avais la sensation qu’on me touchait les cheveux, les pieds. Une nuit (je m’en souviens encore avec une grande netteté), le visage d’un homme m’est apparu, comme enveloppé dans une brume. Son regard était intense, je le vois encore à l’instant où je vous parle. Il y a eu aussi des rêves prémonitoires.

Et dans votre vie d’adulte, cela s’est encore renforcé avec une expérience troublante…

Effectivement, il y a deux ans, à la suite d’une maladie grave qui a mis ma vie entre parenthèses durant deux ans et dont l’issue était, selon le corps médical, fatale, j’ai vécu une expérience de désincorporation proche d’un E.M.I. Ca s’est passée une nuit à l’hôpital. J’étais en proie à des douleurs insupportables, cloué dans le lit, incapable de bouger, il était aux environs de 3 h du matin. Je sonnais, personne ne venait. Je n’avais même plus la force de crier. Puis, à bout de souffle, n’en pouvant plus, comme arrivé à exaspération et animé aussi par une colère terrible qui m’a mis hors de moi (c’est le cas de le dire !), d’un seul coup, je me suis retrouvé au-dessus de mon lit, flottant au plafond. Je voyais mon corps allongé dans le lit, c’était très net. Puis, tout aussi rapidement, j’ai pivoté et me suis retrouvé plongé dans une lumière extraordinaire, indescriptible. Et j’étais bien, je ressentais une plénitude, tout était limpide, clair. Mais j’étais seul, apparemment. Je n’ai vu ni entendu qui que ce soit. Puis, tout aussi vite, j’ai regagné mon corps… et la souffrance physique. Tout est allé très vite !

Comment êtes-vous arrivé à développer votre passion pour l’astrologie ? Et avez-vous exercé d’autres métiers auparavant…

Les univers parallèles que représente l’étude de l’astrologie et du tarot de Marseille ont occupé une place importante dans ma vie, mais je n’avais aucunement le désir d’en faire mon activité principale. J’ai alors étudié la philosophie, suivi une formation en psychologie, puis, passionné par l’art et la littérature, je me suis dirigé vers le milieu artistique. J’ai travaillé durant un temps pour la société Pathé cinéma, ensuite pour la compagnie théâtrale de Jean-Louis Barrault et Madeleine Renaud qui siégeait sur les Champs Élysée. Et après le milieu du théâtre, ce fut le journalisme ! Vous savez, l’art et la voyance ainsi que la médiumnité sont très liés. Les comédiens sont d’une certaine façon des médiums, ils endossent des personnages au point parfois d’avoir beaucoup de mal à s’en détacher. Ils sont eux aussi des intermédiaires, c’est l’une des définitions du mot médium.

Quelles ont été les grandes rencontres de votre vie et où vous ont-elles menées ?

Cet intérêt pour l’ésotérisme et la connaissance intérieure s’étant imposés à moi, j’ai évolué à ma façon, en tâtonnant, en empruntant parfois de mauvaises pistes, lesquelles furent tout aussi riches d’enseignements ! Un élan qui m’a conduit à faire des rencontres d’importance. D’abord avec ma mère... Ensemble, nous échangions nos expériences, nos différences. Puis, dans les années 80, j’ai fait la connaissance de M. Raymond Réant, éminent parapsychologue aujourd’hui disparu. Homme remarquable, d’une grande humanité et humilité, généralement ces deux qualités vont de paire. Avec lui, j’ai expérimenté la lecture de l’aura, la vision à distance (remote viewing, c’est ainsi qu’on appelle à présent cette pratique) puis tout un tas d’autres expériences dites paranormales. Celui-ci m’a confirmé mes capacités de perceptions extra-sensorielles. Ce furent de belles années où j’allais de découverte en découverte... Ensuite, dans le milieu de l’art, j’ai fait aussi de très belles rencontres. Mais sur ce point, je ne peux vous en dire davantage, tenu que je suis par le secret professionnel.

Avez-vous une anecdote sur des ressentis qui se sont vérifiés ?

J’en ai beaucoup. En voici une qui me marquera à jamais ! La plus douloureuse. Depuis mon enfance, j’avais toujours été hanté par le fait que ma mère mourrait jeune, à l’hôpital et dans d’atroces souffrances. Cette pensée, sensation, perception s’est accrue au fil des années de mon adolescence et ne me quittait pas. Puis, en 1993, ma mère m’apprend qu’on lui a diagnostiqué un foyer tumoral, c’est un choc terrible. J’ai su que son grand départ se préparait. Pourtant le traitement au départ avait été positif. Rémission. Mais je gardais ce pressentiment en moi. Puis, la maladie est revenue et a attaqué la moelle osseuse. Ma mère est rentrée de nouveau à l’hôpital, a souffert le martyre (on ne pouvait plus la toucher, le cancer des os est atroce) et elle s’est éteinte en ce même lieu en 1995, à l’âge de 55 ans. Voilà. C’est pour cela que je dis souvent que le fait « de (sa)voir à l’avance » n’est pas toujours un cadeau ! Beaucoup se méprennent, aimeraient avoir ces capacités. Vivre au quotidien avec cette capacité de perception n’est pas si facile. Clint Eastwood dans son film intitulé « Au-delà » a très bien exprimé la chose. Matt Damon y incarne un médium qui veut en sortir, mettre en veille son don à cause des difficultés que cela entraîne dans sa vie personnelle. C’est montré avec beaucoup de sensibilité et de justesse ; nous sommes loin des clichés des séries américaines qui nous montrent des médiums, des voyants pratiquement en état convulsif ou autre, quelle sottise ! La voyance est simple dans son expression et d’une extrême complexité dans les mécanismes qui sous-tendent sa manifestation.

Avec quels supports travaillez-vous actuellement ?

Classique, comme beaucoup de mes consœurs et confrères. J’utilise le thème astrologique, le tarot de Marseille et je suis mes ressentis et perceptions. Les photos aussi me parlent beaucoup. Mais je parle de vraies photos, pas celles que l’on me montre sur Smartphone ou tablette ! Le support est froid, aseptisé, ça ne me renvoie rien ou presque rien. J’ai au fil du temps créé ma propre technique de travail.

Qui vous consulte  et comment se déroule la consultation ?

Je reçois toute personne qui m’en fait la demande. Et dans tous les métiers ! Mais il est vrai que les activités indépendantes, artistiques arrivent en premier. Ce sont des personnes qui vivent dans une insécurité permanente, bien que ladite insécurité se soit de nos jours généralisée. La classe politique aussi me consulte !

Qu’attend-on de vous ?

Un éclairage, une réponse, une confirmation, parfois une consolation. C’est difficile de répondre à cette question avec précision. Mais une chose est sûre, si je peux guider, aider, éclairer, je n’ai pas pour autant la parole magique qui va résoudre comme par enchantement tous les maux. Je dis cela car dans l’inconscient des personnes qui consultent, plane parfois cet espoir. Je fais le maximum pour redonner la pulsion de vie, je tiens à ce que la personne me quitte dans un meilleur état d’esprit qu’à son arrivée. J’essaie d’être très concret, je dis franchement les choses, parfois ça déplait, parfois ça rassure, tout dépend des attentes…

Avez-vous une anecdote ?

Oui, c’était à mes débuts. Je reçois une dame d’un âge certain et d’emblée elle me dit : « Jeune homme, je vous demande une chose, une seule, ne me racontez pas Alice au pays des merveilles. Dites-moi ce que vous voyez, franchement. » Je ne m’égare pas dans des envolées ésotériques qui, si elles flattent l’ego sont d’une faible utilité dans les faits. En fait, ce que je m’efforce de transmettre à celles et ceux qui me consultent c’est qu’ils ne sont pas enfermés, prisonniers d’un fatum (fatalité). Qu’ils ont plus de forces qu’ils l’imaginent et qu’ils peuvent, par conséquent, modifier le cours des événements ! Nous ne sommes pas des marionnettes téléguidées par le destin. Nous participons aussi par notre pensée, notre manière de vivre à l’édification de notre destin, les choses ne sont pas unilatérales, jamais !

Comment avez-vous rencontré Claude Alexis ainsi qu’Annuaire Voyance Symphony ?

Je connais Claude Alexis de réputation, il est le voyant le plus connu, et ce depuis de nombreuses années. « Le temps n’épargne rien ni personne », dit-on. Claude Alexis a su résister aux pressions du temps grâce à son talent de voyant et sa générosité ; on ne peut que s’incliner ! Je ne l’ai jamais rencontré et je profite de l’occasion qui m’est donnée ici pour le remercier de m’ouvrir les pages de sa revue. C’est une marque de confiance de sa part qui me touche beaucoup.
Pour Annuaire Voyance Symphony, Gilbert Prudhon et Sylvie Cariou sont des amis. La distance kilométrique qui nous sépare fait que nous nous voyons peu, mais nous restons en contact, et je collabore fréquemment sur le site AVS. Gilbert et Sylvie sont des personnes de cœur, c’est si rare que ça mérite d’être dit. Sylvie est une excellente voyante et Gilbert un créatif talentueux à la palette large. Ensemble, ils ont réalisé un très beau jeu divinatoire : L’oracle du marc de café.

Que représentent-ils pour vous dans ce milieu très particulier des arts divinatoires ?

Vous savez, je suis un loup solitaire ! Par conséquent, le milieu, je le fréquente peu, très peu. Des personnes qui me consultent depuis de nombreuses années me disent parfois : « Mais comment se fait-il que vous ne soyez pas plus connu ? » C’est ainsi. Ça fait maintenant un peu plus de 30 ans que j’exerce.

Vous conjuguez des qualités de journaliste et auteur, l’écriture occupe une place très importante dans votre vie…

J’ai beaucoup écrit pour la presse féminine durant une vingtaine d’années. Par ailleurs, j’ai rédigé des articles sur l’art, la littérature pour des revues spécialisées. J’ai été membre du comité de lecture de la revue L’astrologue, revue fondée par l’éminent astrologue André Barbault. À présent, je publie principalement sur mon site internet et occasionnellement pour des magazines lorsqu’ils m’en font la demande.

Qu’avez-vous publié ?

Le tarot : symbolisme et divination (approche et présentation de ma façon de pratiquer le tarot de Marseille). Confessions d’une voyante (livre qui relate le parcours de ma mère dans la voyance). Le zodiaque noir (livre d’humour noir sur les signes du zodiaque). Myriam Bat-Yosef : peintures-objets-performances (c’est une monographie sur l’œuvre de cette grande artiste). En participant à la réalisation d’un DVD sur l’artiste peintre surréaliste roumain Victor Brauner, j’ai également rédigé le livret biographique.

Comment voyez-vous l’Avenir ? Le vôtre et celui du monde…

La grande question qui demanderait un long développement ! Pour faire court, nous sommes actuellement dans une crise mondiale et elle n’est pas terminée. Mais l’humanité a en elle des ressources insoupçonnées dont elle n’a pas actuellement conscience. Celles-ci se révèleront inexorablement. Mais avant cela, il nous faudra assumer les conséquences de nos actes irréfléchis, inconséquents. Ce sont les générations à venir qui apporteront les clefs du nouveau paradigme. Rendez-vous compte de ce qu’on laisse à ces nouvelles générations ? Sida, perspectives sociaux économiques sombres, environnements écologiques catastrophiques, conflits mondiaux… c’est épouvantable ! Et je ne noircis pas le tableau, c’est un fait ! Ils n’auront pas d’autres alternatives que de faire la table rase. Quant à mon avenir… Je verrai bien, qui vivra verra (rires).

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Par Monique Delanoue


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